Jeudi 25 avril 2024, Artak BEGLARYAN, ancien ministre d’État de la République d’Artsakh (Haut-Karabagh) et ancien médiateur des droits de l’homme s’est rendu à Paris les 24 et 25 avril. Il a reçu des mains de Madame la Maire de Paris, la médaille de la ville de Paris au nom des prisonniers arméniens détenus par Bakou, lors de la cérémonie de commémoration du génocide arménien mercredi 24 avril à l’Hôtel de Ville. Jeudi 25 avril, il a livré aux journalistes français ses principaux messages.
Responsabilité de la France et de l’Europe
Malgré les nombreux crimes de l’Azerbaïdjan perpétrés en Artsakh (Haut-Karabagh), le dictateur Ilham Aliev continue de bénéficier d’une impunité totale. La France, en dépit de ses quelques actions et fermes déclarations visant à faire pression sur le régime dictatorial et génocidaire d’Aliev, a échoué dans sa responsabilité de prévenir une épuration ethnique et à protéger la population civile en Artsakh. La France et l’Europe ont pourtant la possibilité de prendre des sanctions contre ceux qui entravent les valeurs démocratiques et intentent à la vie d’innocents.
Appel à libérer les otages arméniens détenus à Bakou
Depuis l’épuration ethnique perpétrée à la suite de l’attaque militaire de l’Azerbaïdjan en Artsakh les 19 et 20 septembre 2023, 12 personnes arméniennes continuent de vivre en Artsakh sous surveillance. 250 personnes sont portées disparues. 23 otages arméniens sont détenus à Bakou dont huit Représentants politiques d’Artsakh. L’ancien Premier ministre et grand humaniste Ruben Vardanian a entamé une grève de la faim depuis le 5 avril. Le régime d’Aliev lui a coupé tout contact avec sa famille et il ne bénéficie d’aucune aide médicale. Sa vie est en danger et des actions urgentes de sont nécessaires pour le sauver et libérer les autres otages.
Appel à soutenir les réfugiés d’Artsakh d’un point de vue humanitaire
Un soutien humanitaire est également attendu de la part de la France et de l’Europe pour maintenir les Arméniens d’Artsakh sur le territoire d’Arménie. Beaucoup sont partis en Russie, aux Etats-Unis et en Europe mais il est crucial qu’ils puissent s’intégrer en Arménie et maintenir leurs droits et leur identité, même si tous espèrent retourner un jour en Artsakh.
Appel à reconnaitre qu’un génocide se poursuit dans le Caucase du sud
L’Azerbaïdjan continue de détruire des églises, des monuments, des cimetières en Artsakh, ce qui représente un crime contre le patrimoine matériel arménien et mondial, mais aussi une attaque contre l’existence et l’histoire des Arméniens autochtones. Le fait d’effacer toute trace arménienne dans le Caucase du sud participe à la poursuite du génocide des Arméniens. Récemment, un village près de Chouchi a été complètement rasé. Pourquoi l’UNESCO ne réagit-elle pas ? Pourquoi un tel silence de la part de la communauté internationale devant l’éradication du patrimoine mondial de l’humanité ? Avec une réelle volonté politique de la part de la communauté internationale, il serait possible de mettre fin aux visées expansionnistes de l’Azerbaïdjan qui désormais ne cesse de menacer l’intégrité territoriale de l’Arménie souveraine.