Le mot de Hovhannès Guévorkian, Représentant de l’Artsakh en France

Le 19 septembre 2023, les derniers 120 000 Arméniens d’Artsakh étaient contraints à l’exil après un blocus et une offensive de l’Azerbaïdjan. Ce nettoyage ethnique, planifié et exécuté méthodiquement, a effacé plus de deux millénaires de présence arménienne. Deux ans plus tard, les déplacés de force se trouvent face à la perspective d’un exil définitif, tandis que la destruction du patrimoine arménien et la spoliation se poursuivent.
La déclaration de « paix » signée à Washington en août entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan invite à imaginer une ère nouvelle, où la route reliant l’Azerbaïdjan à la Turquie via la région arménienne du Syunik ouvrirait prospérité et stabilité. Mais comment croire à ces promesses d’apaisement quand Bakou et Ankara mènent, depuis plus d’un siècle, une politique d’effacement contre les Arméniens ?
La paix véritable ne peut naître d’une déclaration conclue avec un régime criminel et sans parole. Elle ne pourra être solide que si l’équilibre des forces est rétabli et si les droits fondamentaux des Arméniens sont pleinement respectés. C’est vers cette perspective que nous devrions, collectivement, orienter nos efforts.
Le mot de Emmanuel Mandon,
Vice-président du groupe d’amitié France-Arménie de l’Assemblée nationale
Il y a deux ans, en septembre 2023, l’Artsakh a subi une tragédie : l’invasion des troupes azéries, l’exode forcé de toute une population et le cortège de souffrances qui en a découlé. Nous avons été sidérés par ce drame, mais plus encore par le silence assourdissant de la communauté internationale. Face à cette réalité, notre responsabilité est claire : renouveler sans cesse la solidarité, maintenir vivants les droits d’un peuple déraciné, informer et alerter pour que personne n’ignore ce qui s’est passé. Le droit au retour des déplacés, la libération des prisonniers et la préservation du patrimoine arménien ne sont pas des options, mais des exigences de justice et d’humanité.

1. Nos engagements politiques
1.1. Conférence sur le Haut-Karabagh à l’Assemblée nationale
Le 18 septembre 2025, l’Assemblée nationale a accueilli une conférence majeure sur le Haut-Karabagh, deux ans après l’épuration ethnique. À l’initiative du député Emmanuel Mandon, elle a réuni parlementaires, historiens et intellectuels pour interroger les responsabilités politiques et morales, analyser les recompositions géopolitiques et envisager des actions concrètes. Deux tables rondes ont abordé d’une part la place du Haut-Karabagh dans l’ordre mondial et d’autre part les initiatives parlementaires en faveur des déplacés de force, des prisonniers politiques et du droit au retour des Arméniens. Les collectivités territoriales et le Cercle d’amitié France-Artsakh ont renforcé leur soutien, concluant sur un appel à faire triompher le droit sur la force.


1.2. Résolution du Parlement belge en faveur des Artsakhiotes
Le 17 juillet dernier, la Chambre des représentants de Belgique a adopté une résolution condamnant l’offensive militaire de l’Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabagh le 19 septembre 2023, ainsi que le blocus du corridor de Latchine ayant entraîné une grave crise humanitaire et un déplacement forcé. Elle dénonce également la détention illégale et les procès inéquitables d’anciens dirigeants du Haut-Karabagh.
Michel De Maegd, Député de la Chambre des représentants de Belgique et coauteur de la résolution témoigne : « Depuis mon élection en 2019, j’ai fait du Haut-Karabakh et de l’Arménie un combat prioritaire au Parlement belge. Quatre résolutions ont été adoptées, des dizaines d’interpellations posées : pour exiger un cessez-le-feu, la libération des prisonniers, la fin du blocus de Latchine, le droit au retour des réfugiés, la protection du patrimoine et la saisine de la Cour pénale internationale. Ce travail a produit des résultats concrets: ouverture de l’ambassade belge à Erevan, mission B-FAST, soutien médical, aide humanitaire et financière, accueil de blessés, etc. Mon message est clair : quand les gouvernements hésitent, les députés doivent parler plus fort. Les Arméniens ne seront jamais seuls. »


2. Nos engagements juridiques
Depuis 2024, l’Association de soutien à l’Artsakh collabore étroitement avec l’ONG Artsakh Union, fondée par Artak Beglaryan, ancien Défenseur de droits de la République d’Artsakh. Ce dernier a lancé un vaste programme de documentation, de collecte de preuves, d’actions en justice et de mobilisation de bénévoles pour défendre les droits des Arméniens déplacés de l’Artsakh auprès des institutions internationales.

Près de 1 000 demandes ont été reçues et 400 entretiens ont été menés, avec le recueil de témoignages et de preuves matérielles. Plus de 290 plaintes ont été déposées auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, soutenues par 40 bénévoles formés et 70 avocats internationaux. Cette initiative a permis de créer un système durable de soutien juridique, piloté par des bénévoles, garantissant que la voix des Arméniens déplacés soit entendue et défendue au niveau international. Ces réalisations ont été rendues possibles grâce aux donateurs de l’ASA et d’autres sympathisants, mais des ressources nettement plus importantes sont nécessaires pour renforcer les capacités et préparer le dépôt de nouvelles plaintes.

3. Nos engagements humanitaires
3.1. Camping d’été avec Fun French
Du 7 au 25 juillet 2025, le Parc d’été Yeraz à Erevan a accueilli la deuxième édition du camp Fun French. Aidé par l’Association de soutien à l’Artsakh et mis en œuvre par l’ONG locale Nous sommes nos montagnes, le programme a réuni 45 enfants artsakhiotes déplacés, âgés de 10 à 15 ans. Chaque matinée était dédiée à l’apprentissage ou au perfectionnement de leur français à travers des cours interactifs, des jeux de rôle et des chansons. Ateliers créatifs, théâtre, art-thérapie et excursions culturelles sont venus enrichir l’expérience, transformant le camp en une véritable bulle d’amitié, de confiance et d’espoir pour ces jeunes en quête de nouveaux repères.
3.2. Offrir des ailes pour construire l’avenir et rester en Arménie
Le 19 juin, le CPA (Cercle des Professionnels Arméniens) a réuni ses membres pour un dîner-débat exceptionnel avec François-Xavier Bellamy, député européen et philosophe. Le thème de la soirée était « Offrir des ailes pour construire l’avenir et rester en Arménie », avec la présentation du projet Wings – Acte II. Celui-ci, porté par l’ONG locale Nous sommes nos montagnes, reçoit l’appui de l’Association de soutien à l’Artsakh. Il consiste à accompagner des enfants artsakhiotes déplacés et leurs familles à travers l’art, le sport et l’éducation, afin de restaurer leur équilibre psychologique et de favoriser leur intégration en Arménie.


4. Médias et communiqués de presse
4.1. L’ASA fait peau neuve!
Nous avons le plaisir de vous annoncer le lancement de la nouvelle version du site de l’Association de soutien à l’Artsakh. Plus clair, plus moderne, avec des contenus enrichis, il reflète l’état d’esprit de notre association : engagement pour les Artsakhiotes, proximité et transparence vis-à-vis de nos adhérents. Vous pourrez y suivre nos projets, découvrir nos actions et trouver toutes les façons de vous engager à nos côtés..

4.1. Notre actualité
- Paris, le 20 septembre 2025 – 19 septembre 2023 – 19 septembre 2025: commémoration de l’épuration ethnique au Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan
- Paris, le 21 août 2025 – Les droits des Arméniens d’Artsakh : une responsabilité nationale et internationale
- Paris, le 23 juillet 2025 – Menace sur la Représentation de l’Artsakh à Erevan
- Paris, le 16 juillet 2025 – Interview de Hovhannès Guévorkian sur AYP FM
- Paris, le 08 juillet 2025 – « Caucase : l’Arménie enclavée – Analyse de Hovhannès Guévorkian », Revue Conflits
- Paris, 01 juillet 2025 – Tribune de Hovhannès Guévorkian, « Chouchi, ou l’amnésie française face au drame des Arméniens d’Artsakh », Le Point


